Improvisation : mais que veut dire improviser ?

Improvisation : mais que veut dire improviser ?

Bienvenue dans cette première partie dédiée à l’improvisation. Voyons tout de suite de quoi il s’agit.

Cette partie est là pour mieux cerner le concept d’improvisation, ce qu’elle est, ce qu’elle n’est pas et ne pas partir dans les délires habituels consistants à se dire :

L’improvisation dans les morceaux de musique

Une pièce musicale, un morceau court ou une composition de 1H s’appuie avant tout sur un thème, une mélodie. Le cœur du morceau est donc quelque chose d’écrit, pas quelque chose de libre.

Cette partie, qui est la partie principale de la pièce, est cadrée :

  • la grille est connue (la suite d’accords est en place)
  • la mélodie est écrite

Pour varier, une partie plus libre est permise, mais pas obligatoire. Cette partie libre, c’est la partie improvisation. On en connaît tous, des plus ou moins mémorables.

Pour moi, je ne citerai que les principales comme les solos de :

C’est quoi une bonne impro ?

Même si ce sujet reste subjectif, il y a des choses qui font dire qu’un solo est bon, voir extra.

Comme pour la peinture, ce qui fera que le rendu sera bon ou pas dépendra des choix que vous ferez. Des choix en termes de couleurs, espaces, complexité, rythme…

Pour la guitare, tous ces aspects sont présents également

  • les couleurs (9°, 11°, altérée …)
  • les silences entre les notes
  • plus ou moins de variétés de couleurs en même temps
  • la vitesse à laquelle le tout s’enchaîne

Une bonne improvisation est celle qui vous restera en mémoire, vous aura marqué, ne serait-ce qu’un moment, vous donnera envie de réécouter le morceau, vous fera bouger les doigts en l’écoutant…

Ça peut être un coup de génie (le hasard fait parfois bien les choses), une erreur, un pet imprévu qui sonne à mort !!!

Ou ça peut être calculé, voulu, destiné à donner un certain effet.

On a tous notre style, nos préférences de jeu, nos couleurs favorites, des enchaînements qui reviennent et nous caractérisent. On a des habitudes aussi qui nous rendent reconnaissables entre tous.

Comment éviter une mauvaise improvisation ?

C’est souvent la question qui revient le plus. Autant les règles pour réussir une impro peuvent sembler théoriques (on verra que non dans la suite), celles qui feront rater une impro, et il y en a des connues, sont claires.

Il faut, avant tout, savoir que nous avons tous des histoires musicales différentes. Je veux dire par là que notre oreille n’a pas été éduquée de la même manière que celle de quelqu’un d’autre. Nous avons tous des seuils de tolérances différents et du coup, un bon solo pour quelqu’un, ne le sera pas forcément pour quelqu’un d’autre. Il faut en être conscient.

Voici tout de même quelques pistes qui vous feront rater votre improvisation.

Jouer trop de notes différentes

Comme un peintre joue avec une palette couleurs harmonieuse, le soliste joue lui aussi avec une palette de couleurs dans son improvisation.

Il a des notes qui sonnent parfaitement, d’autres qui sont plus ou moins colorées et enfin celles qui peuvent sonner faux.

Par exemple, parmi les notes colorées, on a des neuvièmes, des onzièmes, des septièmes, des quintes augmentées ou diminuées, des treizièmes mineures…

Chacune de ces notes possède sa couleur sur chaque type d’accord. Et que donne un mélange de trop, voire de toutes les couleurs ? Du gris pas forcément très beau, ou un mélange qui accroche l’œil, qui donne un sentiment désagréable et envie de détourner le regard.

En musique, c’est pareil. Mettre trop de couleurs ensemble ne donnera pas grand-chose de bon. Enchaîner les couleurs pourra accrocher l’oreille et donner en vie de ne pas continuer.

Voilà pourquoi jouer la gamme pentatonique est souvent une bonne solution, car elle n’ajoute que peu de couleur dans l’improvisation, et permet de centrer sur la grille, avec un set de couleurs restreint.

Ne pas suivre la grille

L’improvisation, pour être bonne, doit montrer qu’elle colle à la grille, qu’elle suit la progression harmonique.

Ne jouer qu’une seule et même gamme, majeure ou pentatonique, sur tous les accords, et vous retomberez sur le travers cité précédemment, et vous donnerez l’impression de jouer « à coter de la grille ».

Quand la grille module ou change de tonalité, si l’improvisation ne suit pas, quelque chose va clocher, et un sentiment bizarre va apparaître. Un sentiment entre l’interrogation, la surprise et le recul va se faire sentir et vous détourner de ce que vous entendez. Voilà pourquoi il faut connaître la grille, notre terrain de jeu.

La litanie

Encore un niveau qui fait baisser la qualité de l’improvisation, c’est de faire couler les notes à un rythme régulier, sans respirations, sans pauses, sans notes qui durent plus longtemps que les autres. Bref, ça manque de vie tout ça. Alors, pensez à :

  • varier le rythme des notes et le débit
  • varier la durée des notes et leur accentuation
  • donner du relief à votre impro

Une fois tout ça dit

OK, on fait quoi maintenant qu’on a dit ça ?

Ben, on s’y met de tout cœur. On commence avec la connaissance de la grille, du terrain de jeu de l’improvisation : savoir où on met les pieds (la guitare) pour mieux savoir que faire.

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