Le cycle des quintes : le couteau suisse du musicien

Le cycle des quintes : le couteau suisse du musicien

Le cycle des quintes est une des pierres angulaires de la théorie musicale. Il se révèle être un outil d’une remarquable efficacité pour appréhender les subtilités des altérations dans une gamme majeure donnée et pour élaborer des progressions harmoniques d’une grande sophistication. Son utilisation judicieuse vous permettra non seulement d’identifier avec célérité le nombre et la nature des altérations, mais également de les assimiler de manière bien plus pérenne qu’un simple exercice mnémotechnique.

Cette approche ingénieuse facilite considérablement la compréhension de l’architecture tonale et harmonique de la musique. En l’incorporant de façon méthodique à votre pratique musicale quotidienne, vous développerez une intuition plus aiguë des relations complexes entre les tonalités et affinerez votre aptitude à naviguer avec aisance et fluidité entre les diverses gammes et accords.

Que vous soyez compositeur chevronné, interprète virtuose ou théoricien érudit, le cycle des quintes s’impose comme un allié inestimable pour approfondir votre maîtrise du langage musical dans toute sa richesse et sa complexité. Il constituera un formidable tremplin pour stimuler votre créativité et élargir vos horizons artistiques, vous ouvrant ainsi les portes d’une expression musicale toujours plus raffinée et personnelle.

Construction du cycle des quintes

Ce cycle se distingue par sa nature non diatonique, signifiant que les notes qui le constituent ne s’inscrivent pas dans le cadre traditionnel d’une gamme majeure ou mineure conventionnelle. En effet, sa particularité réside dans le fait qu’il englobe l’intégralité des douze notes de la gamme chromatique, offrant ainsi une palette sonore complète et riche en possibilités harmoniques et mélodiques.

L’intervalle de quinte

Voici une version améliorée du texte, en français, avec une meilleure lisibilité, un vocabulaire plus adapté et une structure affinée :

Au cœur du cycle des quintes, l’intervalle de quinte occupe une place prépondérante. Il s’agit d’un intervalle particulièrement consonant, car harmoniquement, deux gammes séparées par une quinte sont les plus proches possible. La quinte se compose d’un intervalle de sept demi-tons, ce qui lui confère une sonorité riche et équilibrée.

Sur la guitare, on peut aisément repérer cet intervalle en jouant une note sur une corde, puis en jouant une autre note sur la corde immédiatement inférieure, deux cases plus haut. Il convient de noter une exception pour les cordes de Sol (G) et de Si (B), où l’écart est de trois cases.

L’intervalle de quinte est omniprésent dans la musique, notamment dans les power-chords, ces accords puissants et caractéristiques du rock et du métal. Sa simplicité et sa force en font un élément fondamental de nombreux styles musicaux, de la musique classique au rock contemporain.

En outre, la quinte joue un rôle crucial dans la construction des accords et des gammes. Elle est également essentielle dans l’harmonie fonctionnelle, où elle contribue à établir la tonalité et à créer des tensions et des résolutions harmoniques. Son importance dans la théorie musicale et la pratique instrumentale en fait un concept incontournable pour tout musicien, qu’il soit débutant ou chevronné.

Les notes du cycle des quintes

Logo Cycle des quintes

Cycle des quintes

En partant de F, et en suivant les notes de la gamme chromatique, la liste des notes obtenues est :

F  C G D A E B F#/Gb C#/Db G#/Ab D#/Eb A#/Bb F

On retient en général que F C G D A E B, car la suite est la même avec un # de plus. On voit bien qu’après le B, on repart sur F#, C# et ainsi de suite. Il suffit donc de ne retenir que la moitié du cycle : F C G D A E B

Description du schéma

Ce diagramme présente trois cercles concentriques, chacun revêtant une importance particulière et remplissant un rôle spécifique :

  • le cercle extérieur, le plus vaste, englobe l’ensemble du système. Il définit les limites et le cadre général de l’analyse ou du concept présenté.
  • Le cercle intermédiaire, situé entre les deux autres, joue un rôle charnière. Il représente souvent les éléments de transition ou les processus qui relient le cœur du système à son environnement extérieur
  • Enfin, le cercle central, le plus petit mais non le moins important, constitue le noyau du schéma. Il met en lumière les aspects essentiels ou les composants fondamentaux du sujet étudié.

    Cette structure en cercles concentriques permet une visualisation claire et hiérarchisée des différents niveaux d’information, facilitant ainsi la compréhension des relations entre les divers éléments du système.
  • le cercle extérieur liste les accords majeurs, la tonalité voulue
  • le cercle intermédiaire indique l’accord mineur relatif, la tonalité mineure relative
  • le cercle intérieur, le type et le nombre d’altérations dans cette tonalité

Comment se servir du cycle des quintes

Ce schéma présente une flexibilité remarquable dans son interprétation. En effet, il peut être appréhendé de deux manières distinctes : soit dans le sens horaire, soit dans le sens antihoraire. Cette dualité de lecture offre une perspective intéressante sur la structure et la dynamique des éléments représentés.

La possibilité d’une double lecture confère au schéma une profondeur supplémentaire, permettant une analyse plus riche et nuancée de l’information présentée. Selon le sens choisi, les relations entre les différents composants peuvent révéler des aspects variés et complémentaires du sujet traité.

Cette caractéristique bidirectionnelle invite le lecteur à une réflexion plus approfondie, encourageant une exploration exhaustive des concepts illustrés et de leurs interconnexions.

Prenons la note C pour commencer et voyons ce que ce dessin nous apporte.

Trouver la gamme relative mineure

Lorsqu’une tonalité est sélectionnée sur le cercle extérieur, la note correspondante dans le cercle intermédiaire indique la tonalité relative mineure. Prenons deux exemples pour illustrer ce concept :

1. Si l’on choisit la tonalité de Do majeur (C) sur le cercle externe, on constate que l’accord associé dans le cercle intermédiaire est La mineur (Am). Ainsi, Do majeur et La mineur sont des tonalités relatives l’une de l’autre.

2. De même, si l’on opte pour la tonalité de Sol bémol majeur (G♭) sur le cercle externe, sa relative mineure, indiquée dans le cercle intermédiaire, est Mi bémol mineur (E♭m).

Cette représentation visuelle permet de comprendre rapidement les relations entre les tonalités majeures et leurs relatives mineures, facilitant ainsi la compréhension de la théorie musicale et l’harmonie tonale.

Trouver les accords d’une gamme majeure

Si vous souhaitez savoir quels sont les accords dans une gamme, en utilisant le schéma, c’est simple :

  • choisir une tonalité, par exemple E, sur le cercle externe, c’est l’accord I
  • juste avant sur le cercle extérieur se trouve l’accord IV, pour le E ça donne A majeur
  • juste après dans le cercle extérieur se trouve l’accord V, soir B majeur pour la gamme de E
  • sur le cercle intermédiaire
    • sous le IV se trouve le II- (pour le F c’est donc D-)
    • sous le V se trouve III-
    • sous le I se trouve le VI-

Et voilà. Pour E majeur, on a E, F#-, G#-, A, B, C#-. Il reste le VII-7♭5, mais pour commencer, c’est bien.

Bref, tous les accords qui entourent la note choisie sont les accords de la gamme correspondante.

Plus de compléments pour la construction des accords avec le cycle des tierces, mais on n’en parlera pas ici.

Trouver le nombre d’altérations dans une gamme majeure

Le cercle le plus interne révèle la nature et la quantité d’altérations présentes dans une gamme donnée. Prenons l’exemple de la tonalité de Do majeur (C) : elle ne comporte aucune altération, ce qui signifie qu’aucune note n’est affectée par un dièse ou un bémol. Par conséquent, la gamme de Do majeur se compose des notes suivantes : Do (C), Ré (D), Mi (E), Fa (F), Sol (G), La (A) et Si (B).

Cette structure harmonique pure sert de point de référence dans le système tonal occidental, à partir duquel les autres gammes sont construites en ajoutant progressivement des altérations. La compréhension de ce concept fondamental est essentielle pour appréhender la théorie musicale dans son ensemble et pour naviguer efficacement à travers le cycle des quintes.

Pour E, par exemple, on voit 4 #, ça veut dire que la gamme de E majeur contient 4#. Ça ne nous dit pas lesquels (si mais au prochain paragraphe), mais ça aide quand on a une partition et qu’on voit 4# à la clé, on sait grâce à ça que 4# implique la gamme de E majeur.

Le même principe s’applique aux bémols (♭). Prenons l’exemple de la tonalité de Si bémol majeur (B♭) : le cercle intérieur indique deux bémols (2♭). Inversement, si l’on cherche à identifier une tonalité comportant quatre bémols (4♭), il suffit de repérer cette indication sur le cercle intérieur, puis de remonter jusqu’au cercle extérieur pour découvrir la tonalité correspondante, qui est La bémol majeur (A♭). Cette méthode permet une lecture rapide et intuitive des relations entre les tonalités et leurs armures respectives.

Construire l’ordre des # croissants

Après avoir exploré la relation entre le nombre d’altérations et une gamme spécifique, il convient maintenant d’aborder l’étape suivante : l’identification précise des notes altérées au sein de cette gamme.

Cette progression logique nous permettra d’approfondir notre compréhension de la structure harmonique et de la construction des gammes en musique. En effet, connaître non seulement le nombre d’altérations, mais aussi leur emplacement exact sur la portée, est essentiel pour maîtriser la théorie musicale et développer une oreille plus affinée.

Ainsi, nous allons examiner en détail les règles et les conventions qui régissent la position des dièses et des bémols dans différentes gammes, ce qui nous aidera à mieux appréhender la composition et l’interprétation musicale.

Il est intéressant de noter que lorsqu’on sélectionne une tonalité spécifique, caractérisée par un nombre déterminé d’altérations, la tonalité qui lui succède dans le cycle des quintes (en suivant le sens horaire) présente systématiquement une altération supplémentaire de même nature.

Cette progression logique dans le cycle des quintes met en évidence la structure harmonique sous-jacente de la musique occidentale. Elle illustre également la relation étroite entre les différentes tonalités et la façon dont elles s’enchaînent de manière cohérente, facilitant ainsi la compréhension et l’application pratique de la théorie musicale.

Cette observation permet aux musiciens et aux compositeurs de naviguer plus aisément entre les différentes tonalités, en anticipant les modifications nécessaires lors des modulations ou des changements de gamme. Elle souligne également l’importance du cycle des quintes comme outil pédagogique et créatif dans l’apprentissage et la pratique de la musique.

Prenons pour exemple la gamme de Ré, qui comporte deux dièses. La gamme de La, qui lui succède dans le cycle des quintes, en aura naturellement un de plus, soit trois dièses. Cette progression se poursuit de manière systématique pour les gammes suivantes. Ce phénomène s’explique par la structure intrinsèque du cycle des quintes et la nécessité de maintenir les intervalles spécifiques à chaque gamme majeure. Ainsi, chaque nouvelle gamme dans la séquence incorpore un dièse supplémentaire pour préserver sa structure tonale caractéristique.

Quelles sont les notes altérées ?

Voici une version améliorée du texte, en français : Reprenons le cycle des quintes, mais cette fois-ci en commençant par Fa (F) et en utilisant le nombre de notes altérées que nous avons déterminé précédemment. Pour la tonalité de Ré majeur (D majeur), nous avons établi qu’il y avait 2 dièses (#). Par conséquent, les notes altérées sont les deux premières du cycle des quintes en partant de Fa, à savoir : 1. Fa# (F#) 2. Do# (C#) Cette méthode nous permet d’identifier rapidement et systématiquement les altérations propres à chaque tonalité majeure, en s’appuyant sur le cycle des quintes et le nombre d’altérations calculé auparavant. Cela facilite grandement la compréhension et l’application pratique de la théorie musicale, notamment dans l’analyse harmonique et la composition.

F C G D A E B

La gamme majeure de D ne contient que 2 # sur C et F pour donner :

D E F# G A B C#

Simple non ?

Je vous laisse faire le même calcul pour les autres gammes, en partant d’une note différente. Vous finirez par obtenir ceci :

  • en C : aucune altération
  • en G : 1# sur F#
  • en D : 2# sur F# et C#
  • en A : 3# sur F# C# G#
  • en E : 4# sur F# C# G# D#
  • en B : 5# sur F# C# G# D# A#

Pour aller plus loin

Le cycle des quartes, à l’instar de son homologue le cycle des quintes, joue un rôle essentiel dans la théorie musicale. Alors que le cycle des quintes présente l’ordre croissant des dièses (#), le cycle des quartes, qui est son inverse, révèle la progression ascendante des bémols (♭). Cette symétrie entre les deux cycles offre aux musiciens un outil précieux pour comprendre et maîtriser les tonalités et les armures. En effet, la compréhension de ces cycles permet non seulement d’appréhender la structure harmonique de la musique, mais aussi de faciliter la transposition et l’improvisation.

Dans la série consacrée aux cycles musicaux, le cycle des tierces se révèle être un outil précieux pour tout musicien. Ce concept fondamental vous permettra de maîtriser la composition de l’ensemble des accords dans toutes les gammes majeures. De plus, il vous éclairera sur les altérations qui les constituent et, par conséquent, sur les modes associés à ces accords.

Cette approche systématique, partie intégrante de la théorie des cycles en musique, offre une compréhension approfondie de la structure harmonique. Elle constitue ainsi un élément essentiel pour enrichir votre pratique musicale et affiner votre compréhension théorique.

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Author: LeoSatch

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