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Les notes caractéristiques des accords

Imaginez la situation : vous êtes en train de jouer et vous avez des accords. Vous savez que si vous jouez que les notes de l’accord du moment, tout sonnera juste. Ça sonnera juste, mais plat, par ce qu’il n’y aura aucune couleur particulière dans votre jeu.

Si vous voulez donner du relief à votre improvisation, ajouter des couleurs à vos phrases, il va falloir ajouter des notes d’extension, qui vont ajouter ces couleurs qui manquent à votre improvisation. Mais le problème arrive alors : quelles sont les notes qui vont bien et quelles sont les notes à éviter ?

Voilà le sujet du jour.

Rappels sur la formation des accords et les notes restantes

Pour pouvoir jouer sur un accord, il est primordial de connaître les notes qui le composent : ce sont les notes qui sonneront toujours bien sur l’accord. Ces notes formeront les bases de l’improvisation.

Les notes de l’accord

Pour connaître les notes de n’importe quel accord, il y a une astuce : le cycle des tierces. En effet, si vous connaissez le cycle des tierces, vous êtes sauvés pour cette partie, car un accord est constitué de tierces qui s’empilent. Voyons comment l’utiliser.

Par exemple, en C majeur, le cycle des tierces est :

Les notes sont espacées d’une tierce, majeure ou mineure, c’est le cycle qui gère tout ça. Pour connaître les notes d’un accord, il suffit alors :

  • de déterminer la tonique
  • prendre la note suivante (dans le sens des aiguilles d’une montre) pour avoir la tierce (majeure ou mineure)
  • prendre encore la note suivante pour avoir la quinte
  • et enfin de continuer avec la note suivante pour avoir la septième

Par exemple, si on par de C :

  • la tonique est C
  • la première note dans le sens des aiguilles d’une montre est E, et c’est la tierce (majeure car entre C et E il y a 4 demi-tons )
  • on continue dans le sens des aiguilles d’une montre et on tombe sur G, qui est donc la quinte de C
  • et on finit avec B, qui est la septième (majeure car juste en dessous de la tonique C)

L’accord de C est donc un CM7, constitué des notes : C E G B

Je vous laisse en exercices la construction des 6 autres accords et dites-moi en commentaires si vous avez des remarques ou des questions.

Nous savons maintenant quelles sont les notes de base des accords, les notes qui sonneront toujours et autour desquelles articuler nos improvisations.

Les notes d’extensions

Maintenant qu’on a vu les notes de bases et qui sonneront toujours, il est temps d’ajouter des notes et de la couleur.

Si on continue dans le cycle des tierces, il reste 3 notes pour spécifier complètement un accord :

  • après la septième, on trouve la neuvième
  • puis la onzième
  • et enfin la treizième (la tierce suivante revient sur la tonique choisie au départ)

Ce sont ces 3 notes qui vont colorer votre accord et définir comment vos notes vont sonner.

On y est presque, il nous reste encore quelques notes à discuter pour finir le tour de toutes les notes.

Les autres notes

Les notes restantes sont les notes qui ne sont ni dans l’accord, ni des notes d’extension : on peut les appeler notes « out », chromatismes ou notes de passage, car il ne faut pas insister sur ces notes, sauf si c’est l’effet voulu.

Différences entre notes d’extensions et les autres notes

Maintenant que toutes les notes ont été vues, voyons quelles différences il y a entre elles pour savoir quelles notes jouer.

Les notes d’extension

Pour préciser ce qui a été dit plus haut, les notes d’extensions sont les notes qui vont bien avec l’accord et qui peuvent se trouver dans l’accord.

Par exemple, sur un accord M7, il est fréquent de trouver une neuvième, car cette note sonne bien et apporte une belle couleur à l’accord (qui est alors un accord M9), alors que la onzième sonnera faux : ce n’est pas une note d’extension (c’est la onzième augmentée qui l’est et l’accord est noté M7#11).

Pour un accord mineur, pour prendre un autre exemple, les notes d’extension souvent trouvées avec cet accord sont la neuvième, encore, la onzième, qui passe très bien sur un accord mineur et la treizième (pour donner des accords m9, m11 et m13).

Pour chacun des types d’accord, les notes d’extension peuvent être jouées pour apporter de la couleur à l’accord. Je détaillerai tout cela dans un article prochain.

Les autres notes

Les notes restantes sont les notes qui ne sonneront pas très bien, car elles vont déstabiliser l’accord. Ces notes sont généralement à 1 demi-ton d’une des notes de l’accord, et provoquent une tension avec l’accord. Ces notes demandent une résolution vers une note stable de l’accord.

Par exemple, sur un accord mineur 7, la neuvième passe très bien, En revanche, la neuvième diminuée, elle, se trouve juste au-dessus de la tonique et crée une forte tension avec cette dernière. Elle apportera donc une couleur très forte, tellement forte que c’est une tension qu’il va falloir résoudre (en descendant sur la tonique).

Cas particulier des accords de dominante

Oui, les accords de dominante sont particuliers. En effet, ils contiennent déjà en eux-mêmes un triton, un intervalle très instable et qui demande une résolution.

Du coup, sur ces accords, toutes les autres notes (à l’exception de la septième majeure et de la quarte) peuvent être une extension et apporter une couleur particulière à l’accord. C’est pour cela qu’il est fréquent de voir (en jazz le plus souvent) des accords avec des notes d’extension exotiques comme :

  • G7♭9
  • A7♭13
  • E♭7#11
  • F7#5

La neuvième mineure (notée ♭9) est très belle sur cet accord, car elle résout tout simplement en descendant d’un demi-ton pour donner la tonique de l’accord suivant.

Par exemple, l’accord G7♭9 est souvent suivi de CM7 ou Cm7. La ♭9 de G est A♭. En redescendant sur G, ce Ab devient la quinte de C, et accompagne le mouvement d’un accord à l’autre. Ce n’est plus une note de tension à éviter, mais plutôt une note avec laquelle vous pouvez jouer.

Pour aller plus loin

Voilà pour un premier aperçu des notes autour d’un accord et de l’improvisation. Il reste encore beaucoup à dire sur ce sujet, et d’autres articles approfondiront tout ça.

J’espère que vous avez une meilleure vue sur ces notes, leurs rôles et comment elles se situent par rapport aux accords, et que vous commencez à voir comment va se dérouler le processus d’improvisation.

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Bon travail, bonne écoute de toutes ces couleurs et amusez-vous surtout en jouant, c’est la meilleure façon d’avancer.

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